Une grève inédite des enseignants des lycées agricoles privés de Rennes, Vitré et La Guerche-de-Bretagne, (The Land), déclenchée ce jeudi, met en lumière les multiples activités de Jean-Marc Esnault. 🧐
L'intersyndicale CFDT, CGT et CFTC demande la démission du directeur. 1/
La promesse d'un campus à l'américaine où se côtoient des chercheurs et des « startuppers » ne convainc pas les familles. En dix ans, les trois établissements ont perdu 200 élèves. Résultat, 10 postes d'enseignants risquent d'être supprimés.
Ce conflit social représente une deuxième mauvaise nouvelle en quelques semaines pour Jean-Marc Esnault.
France Télévisions a en effet annoncé l'arrêt de la production de la websérie Déter, dans laquelle cet autoproclamé « leader visionnaire » s'est personnellement engagé.
Conseiller des scénaristes, Jean-Marc Esnault a aussi mis à disposition un ancien lycée agricole pour le tournage de Déter, rappelle Télérama. En retour, The Land est plusieurs fois cité par les acteurs. Une forme de placement de produits.
Dans cette série, pas question par exemple de parler de l'élevage de porcs sur caillebotis, qui représente 95 % de la production bretonne. En revanche, le recours aux nouvelles technologies est valorisé. La série doit donner envie et non remettre en cause l'ordre établi.
Nicolas Legendre (membre de « Splann ! ») y reconnaît la rhétorique de « l'écran de fumée, expliquée dans son essai Silence dans les champs. Une forme de « en même temps » macronien qui protège les intérêts des agro-industriels.
Il faut dire que Jean-Marc Esnault a également fondé un « think tank » où se croisent des grands patrons et politiques tels qu'Alain Glon, Pierre Méhaignerie, Jacques Delanoë, Jacques Rocher ou Aziliz Gouez, énumère Télérama.
Vanter la cohabitation entre les modèles intensifs et bio a également plu aux élus locaux.
Y voyant un faveur d'attractivité de la Bretagne « et de son agriculture », la Région a soutenu financièrement la production au titre des aides économiques.
Quelques mois après avoir dénoncé l'octroi d'une subvention régionale de 250 000 € pour le film Les Algues vertes, la conseillère régionale LR Isabelle Le Callennec a poussé pour que Vitré Communauté, qu'elle préside, verse 200 000 € d'aides pour Déter.
Connaissant des « difficultés financières particulières », la Cooperl obtient la clémence des juges. 💸 1/
La cour d'appel de Paris a rendu hier son arrêt dans l'affaire dite du « cartel du jambon ». Une entente illicite sur les prix entre industriels de la viande, qui remonte à la période 2011-2013. L'un des acteurs avait révélé l'existence de ce système pour obtenir une exonération partielle ou totale de sa sanction.
En 2020, l'Autorité de la concurrence avait condamné douze entreprises à verser un total de 93 M€ d'amende. En cause, notamment, des réunions secrètes visant à coordonner leurs demandes d'augmentation de prix auprès de la grande distribution.
Si les trois pratiques reprochées sont jugées établies par la cour d'appel, certaines entreprises ont été mises en partie hors de cause. La participation d'autres est amoindrie dans sa durée.
Enfin, les « récentes difficultés financières particulières d'une entreprise » ont été prises en compte. Il s'agit ici de la Cooperl, premier employeur des Côtes-d'Armor, 4,7 M de porcs abattus et 2,7 MDS€ de CA en 2022.
Menaçant de fermer des usines et de baisser les salaires, le groupe dirigé par Emmanuel Commault avait obtenu un sursis du fisc pour le paiement de son amende. Après ce jugement, celle-ci passe de 35,5 à 13 M€.
La Cooperl, entreprise la plus lourdement sanctionnée, « conteste les fondements juridiques de l'arrêt basé sur de fausses accusations ». Elle et annonce son intention de se pourvoir en cassation.
👉 L'occasion de lire notre enquête sur le géant du porc, publiée en novembre et en accès libre sur notre site.
À l'heure où le gouvernement s'apprête à dispenser certains élevages intensifs d’évaluation environnementale, une cuve de lisier a cédé vendredi dans une exploitation porcine située à Plogonnec, près de Douarnenez. 🐽 1/
Dix cochons sont morts et 1,4 million de litres ont coulé en dehors de la cuve. Une partie du lisier a atteint l'Odet, où le taux d'ammoniaque est monté jusqu'à 200 fois la norme. L'usine d'eau potable du Trohéir, qui alimente Quimper, a été fermée pendant sept heures.
Le bocage breton est en mauvais état. D’importants arrachages de haies ont lieu dans des zones jusque-là préservées, en raison de l’agrandissement des fermes. 🚜 1/
La plupart des chiffres raisonnent en linéaires, c’est-à-dire en longueur de haies. Ils ne tiennent pas compte de la qualité effective des haies. Or, le bocage breton est en très mauvais état. 80 % des haies sont mal entretenues et dépérissent.
Faute de suivi et d’entretien, de nombreuses haies issues de compensations périclitent.
« Si ce n’est pas accompagné, on peut avoir un taux de reprise de 20 à 30 %. Il n’y a pas d’attente qualitative, on n’est que sur du quantitatif, et c’est là qu’il y a un problème. »