France TV diffusera le 30 janvier, en prime et en intégralité sur France 2, Shoah de Claude Lanzmann, à l’occasion du 79ᵉ anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz.
J’ajoute un commentaire perso. Je trouve, moi, que ceux qui ne l’ont pas vu devraient voir ce film. Je ne suis pas tellement pour le discours sur le devoir de mémoire et blablabla, perso. C’est un fourre-tout et ça me gonfle souvent. Mais ce génocide, la destruction des Juifs d’Europe, pour reprendre le titre du livre de Raul Hilberg, occupe une place singulière et majeure dans l’histoire. C’est une entreprise que l’esprit a beaucoup de mal à concevoir, à comprendre, un point de bascule.
L’œuvre de Lanzmann est majeure, et c’est pleinement un film de cinéma, qui s’adresse au spectateur par les armes du cinéma, même s’il ne contient aucune fiction. Lanzmann y a consacré des années avec une énergie et une passion folles, une vraie rage aussi, et c’est admirable. Surtout, ça permet de comprendre un peu. Je dis un peu, parce qu’on ne peut que tourner autour de ce qui semble impossible à concevoir, à imaginer.
Je trouve que voir ce film est indispensable pour toutes et tous. Je donnerai seulement un conseil : c’est mieux de ne pas le voir seul chez soi. C’est un sentiment intime que j’ai, mais je le sens comme ça. Le voir avec des inconnus dans une salle de ciné, c’est impec, on est alors en compagnie d’autres humains. Avec des proches à la maison aussi, bien sûr. Enfin moi, puisqu’il s’agit des frontières de l’humanité, j’ai besoin de la présence d’autres humains à mes côtés. Il y a trois ou quatre ans, je suis allé le revoir au Goethe Institut de Bordeaux, où il était projeté pendant une journée entière. Nous n’étions pas nombreux, mais je n’étais pas seul.
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