pour les personnes qui souhaitent trouver des ressources sur l'antipsy et l'antivalidisme, @nev avait fait un travail d'inventaire qui vous donne déjà plein de possibilités (et en plus certains liens c'est des encore des inventaires vers d'autres ressources ! vous êtes donc grandement gâté·es !)
En octobre, j'intervenais au congrès de l'Intervoice pour parler de mon rapport à la série Legion, et plus généralement, de comment la fiction permet de se réapproprier sa propre histoire, et pourquoi c'est d'autant plus important quand on est fol.
L'article sera en deux parties à votre demande, voici déjà la première où on parle catharsis et d'embrasser la folie.
au congrès, y avait des gens venus exprès pour me voir (ouin ????) et qui connaissaient mon taf
et notamment qui m'ont parlé de cet article
et ça m'a vachement touché parce que c'est un de mes préférés et pas forcément le plus connu...
donc je vous le repartage ^^
sur la langue de la folie, et comment on est censé communiquer avec les non délirants...
@coco je reposte parce que je crois que mon message était jamais arrivé sur ton instance calkey. C'était une réponse à ton message sur pourquoi des gens sont #antipsy
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Moi je vire de plus en plus antipsychiatrie avec le temps, pourtant j'ai essayé vraiment.
J'ai testé 9 molécules différentes, j'ai été hospitalisée, sous contrainte pendant une période, j'ai vu une douzaines de psychiatres en trois ans, six infirmières psy... J'ai aussi fait de la pair aidance pour des proches.
Ce qui se dégage de tout ça, de mon expérience, c'est une très grande incompétence, d'une part, dès qu'on est pas dans la case diagnostique évidente (et même quand on l'est, c'est pas gagné). D'autre part, une posture d'autorité voire une volonté de contrôle qui est omniprésente dans la profession.
Alors oui, not all psychiatres, etc. Sur 12, j'ai travaillé avec deux, trois psychiatres qui étaient relativement à l'écoute, qui ont pas cherché à m'imposer des médocs ou des dosages qui ne me convenaient pas. Même avec ça, aucun des traitements n'a été vraiment efficace, la seule chose dont je puis dire avec certitude qu'elle fonctionne depuis trois ans c'est la prise de benzos en si besoin.
À côté de ça, quand je vois les conneries monumentales, la malveillance parfois, l'absence totale d'empathie... Je m'interroge sur le fond du système.
Quand j'étais sous contrainte, on m'a imposée un traitement dont j'ai dit très vite qu'il me mettait extrêmement mal (akathisie). Ils me l'ont laissé trois semaines de plus. Pour voir.
Quand j'étais hospitalisée, sous contrainte, les psychiatres sont allées culpabiliser mes proches de pas avoir d'informations "utiles" à donner sur mon état et les causes de ma dépression.
Les psychiatres ont toujours, toujours cherché à aiguiller les consultations sur ma transition quand bien même mes problèmes de santé mentale remontent à plus de 14 ans avant ma transition.
Quand j'ai essayé de me suicider, à deux reprises, à l'adolescence, et que je me suis fracturée le bras gravement, les psychiatres m'ont laissée repartir sans aucun suivi, aucune aide, rien.
On m'a prescrit des médicaments sans m'informer ou en minimisant les effets secondaires. J'ai fait un sevrage d'escitalopram qui a duré 5 semaines, avec des hallucinations, des cauchemars toutes les nuits, des sueurs, des décharges électriques dans le cerveau. J'ai cru que j'allais devenir folle. La psychiatre n'avait pas jugé bon de me dire que ça pouvait arriver pour ne pas m'inquiéter.
Les psychiatres que j'ai rencontré refusent toujours de poser un diagnostic parce que ça serait enfermant.
Les psychiatres que j'ai rencontrés refusent systématiquement de prendre au sérieux l'hypothèse de l'autisme pour des raisons aussi con que "je parle bien" ou "j'ai un contact visuel".
J'ai une proche à qui le psychiatre à prescrit anxio + quétiapine + antidépresseurs à des doses très importantes. Et ensuite il l'a pas revue pendant deux mois. Elle a du le supplier dans les couloirs de l'hôpital pour avoir une consultation. Et maintenant elle est coincée avec un traitement qui ne lui convient pas, plus le temps passe et plus le sevrage deviendra dur, bref c'est la merde.
Quand j'ai essayé de me pendre à l'hôpital il y a trois ans, l'infirmier psy est rentré dans la chambre et la première chose qu'il a faite c'est de m'engueuler.
J'ai une ex psychiatre qui m'a raconté des choses horribles sur le sort de certaines patientes dans son service. On accuse des ados, suicidaires, de faire leur intéressantes. On les renvoie chez elles sans aucun soutien.
On utilise le baclophène pour les sevrages d'alcools arce que c'est soit disant efficace. En fait c'est une spécificité française basé sur les travaux qu'un gus à fait sur lui même y'a 50 ans. Personne a jamais réussi à prouver que c'était réellement utile.
Y'a des choses qui sortent depuis quelques temps sur l'inutilité voire la nocivité des ISRS et vraiment, ça fait peur vu comment ces molécules sont prescrites à tour de bras et altèrent la qualité de vie.
J'ai des connaissances qui sont allées aux urgences, au bord de la TS, et qui se sont vues refuser une prise en charge, même pour une nuit.
J'ai vu des témoignages de gamines, pré ados, soit disant à probleme, qui se retrouvent sous camisole chimique à base de Tercian pendant des années. Elles sont plus calmes il paraît.
Bref, des histoires comme ça, j'en ai plein. La psychiatrie est un milieu fondamentalement hostile et un outil de controle des comportements considérés comme déviant. En plus d'être un repère d'incompétents bien souvent.
Parfois les médicaments fonctionnent. Et c'est tant mieux. Mais on est très loin d'une approche rationnelle et scientifique à l'inverse d'autres branches de la médecine.
À qui ce système, la psychiatrie, rend service ? Rarement aux patients, je crois.
Je me constitue une petite bibliothèque critique sur le quaternaire* #police / #Justice / #psychiatrie / #prison et j'aimerais savoir quels sont les livres & zines que vous, vous y mettriez.
Je dis critique parce que tout n'est pas #antiCarcéral#antiPénaliste#antiPsy mais ça reste l'idée. Pour la justice, les alternatives m'intéressent aussi.
Je recherche très fort des critiques du travail social (assistance sociale, éduc spé...). Les critiques des autres lieux d'enfermement (je compte les CRA dans les prisons, mais je pense aux institutions pour personnes handicapées par exemple, et sans doute à plein de choses que j'ignore) m'intéressent aussi.