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Blessé par un tir de la BRI, un homme confronté à l’inertie de la justice

Le 13 juin 2023, à , un trentenaire a reçu une balle dans le thorax lors d’une perquisition à son domicile. Malgré les conclusions de l’, qui a écarté la légitime défense du policier tireur, le parquet n’a pris aucune décision depuis.

https://www.mediapart.fr/journal/france/010524/blesse-par-un-tir-de-la-bri-un-homme-confronte-l-inertie-de-la-justice

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Affaire Legay : l'histoire du document qui a fait condamner le commissaire de police

Par Michaël Hajdenberg, coresponsable du pôle Enquête de Mediapart.

C'est une première. Le commissaire Rabah Souchi a été condamné le 8 mars à six mois de prison avec sursis. C'est lui qui avait ordonné en 2019, à Nice, la charge ayant causé de graves blessures à la militante pacifiste Geneviève Legay, lors d'une manifestation.

Fait exceptionnel : le policier qui a renversé la septuagénaire n'a, lui, pas été poursuivi. Il n'avait fait qu'appliquer les ordres.

Mais sans un document récupéré par la journaliste Pascale Pascariello pendant son enquête, le commissaire Souchi ne se serait probablement jamais assis sur le banc des prévenus.

Pascale Pascariello a tout révélé dans cette affaire : les mensonges du commissaire, du maire, d'Emmanuel Macron ; les causes réelles des blessures de la manifestante ; l'enquête préliminaire biaisée (conduite par la compagne du commissaire).

Mais un élément a été décisif. Au cours de son enquête, Pascale Pascariello apprend de la part d'un de ses contacts gendarme que le jour des faits, un capitaine de gendarmerie à la tête d'un escadron de 60 hommes a refusé de charger et s'est opposé aux ordres du commissaire.

« D'abord je me méfie. On est toujours dans l'idée qu'il peut y avoir une guéguerre entre policiers et gendarmes. Mais je me dis surtout que les gendarmes notent tout, font des rapports. Et que si un capitaine s'est vraiment opposé, le compte rendu doit se trouver quelque part. »

Mais impossible de mettre la main dessus. L'affaire est ultra-sensible politiquement. Il faut être sacrément courageux pour oser prendre le risque de désavouer la police, le ministre et le président de la République qui se sont tous mouillés dans cette affaire.

Le contact de Pascale Pascariello a une capture d'écran. « Il me la lit, sans vouloir me la transmettre. Et puis ça ne suffit de toute façon pas. Il faut que j'aie le rapport entre les mains. Je sais que la hiérarchie policière est capable de démentir, d'enfumer, de faire corps et de contre-attaquer. Et puis si je suis poursuivie en diffamation, il faut que j'aie les preuves matérielles de ce que j'avance. »

La journaliste parvient à connaître le nom de l'auteur du compte rendu. Puis à obtenir son numéro de portable. Mais il refuse de lui répondre.

Pascale Pascariello, coincée, ne cesse alors de rappeler son contact initial. « Il décrochait et, avant même que je ne puisse parler, me disait : "Je sais : c'est pour le rapport..." »

Un jour, confie la journaliste, une de ses meilleurs sources policières lui a offert une édition ancienne d'un livre de Jules Vallès pour la féliciter de son travail tout en la moquant : « Vous nous avez par l'épuisement. »

En effet. De guerre lasse, son contact initial finit par la mettre en relation avec un gendarme très haut gradé, dont elle sait qu'il a été destinataire dudit rapport (et qui a donné son accord à la journaliste pour qu'elle fasse aujourd'hui part de ce rendez-vous sans le nommer).

Il sait ce qu'elle veut, lui donne rendez-vous dans sa caserne. « Vous n'avez qu'à sonner et vous annoncer. » La journaliste se désespère : quand on récupère un document sensible, c'est rarement dans un lieu aussi peu discret, au vu et au su de tous. « Et quand j'arrive, c'est encore pire : il me fait visiter la caserne, me présente à une chargée de communication. J'essaie de rester aimable et courtoise mais je me dis que je perds mon temps. »

Impression confortée quand elle pénètre dans son bureau feutré, fermé avec des doubles portes très épaisses, en cuir. « On va être clair. Vous venez pour la note, mais vous ne l'aurez pas. »

Pascale Pascariello se lamente : « Ben oui, maintenant que vous m'avez présentée à tout le monde... »

Le gendarme la détrompe : « Ça, ce n'est pas un problème. J'assume de voir Mediapart. Mais je ne voudrais pas attirer des problèmes au capitaine qui a refusé les ordres. Qu'on puisse croire que c'est lui votre source. Ou même le placer au centre de l'attention, ce qui pourrait lui être préjudiciable. Car ce qui est regrettable, poursuit-il, c'est qu'on ne soutienne pas de tels comportements. Quand un gendarme refuse un ordre illégal, on devrait l'encenser. Or c'est tout le contraire. »

La journaliste le travaille au corps, le fait parler du maintien de l'ordre en général. « Si ce n'est pas une copie, je peux au moins prendre une photo », retente-t-elle.

Rien à faire : « Non. Vous la recopiez, mot pour mot, et c'est tout. » Pascale Pascariello a alors recours à une technique bien à elle : « Je boude. Je dis : "Ben oui, je vais la recopier. Mais je me demande bien à quoi ça sert." Je souffle. Je note. Je rouspète. »

Et là, le gendarme s'excuse et se lève, quitte le bureau. « Je vous fais confiance. » La note est restée, elle. Sur le bureau. Devant Pascale Pascariello. « Je sais que les gens vont se dire : "Mais qu'est-ce qu'elle est bête Pascariello !" Ils vont se dire que s'il est sorti, c'est qu'il ne voulait pas voir ça, il ne voulait pas m'autoriser formellement à le faire, mais voulait que je la récupère. Il avait sûrement besoin de cette béquille psychologique pour franchir le pas. »

Mais la journaliste ne se lève pas pour s'en emparer et la photographier. « J'ai mon téléphone dans la main. J'hésite. Je me dis qu'il m'espionne peut-être, qu'il peut y avoir une caméra, un piège, qu'il teste peut-être la confiance qu'on peut m'accorder. Et puis je ne comprends pas : il a l'air franc, carré, courageux. Pas tordu. Dans ma tête, ça cogne : je le fais, je ne le fais pas ? Je le fais, je ne le fais pas ? »

Ses fesses décollent légèrement de sa chaise mais ses pieds restent scotchés au sol. « Il s'est peut-être absenté cinq minutes mais ça m'a paru très long. Et quand il a ouvert la porte je me suis mordu la lèvre et je me suis dit que j'étais vraiment trop bête. »

Le gendarme ne se rassoit pas : « Bon, je crois qu'on a fait le tour de la question, madame. » La journaliste se dirige vers la porte. « Et là, il me hèle : "Attendez ! Je crois que vous avez oublié quelque chose." Et il me tend la note. »

« Je me suis retenue de ne pas le prendre dans mes bras. J'étais tellement contente. Tellement admirative aussi. Il savait les risques qu'il encourait. »

Le gendarme lui explique : « Ma direction a la note mais va l'enterrer. Elle ne sera jamais transmise à la justice et personne ne saura jamais qu'elle a existé. Il n'y a que par vous que la vérité peut émerger. »

De fait, c'est la publication de cette note qui obligera l'IGPN, la police des polices, à questionner la responsabilité du commissaire. « Le fait qu'on sache qu'un capitaine de gendarmerie avait refusé d'appliquer cet ordre insensé de Souchi a changé l'orientation de l'enquête. Sinon, c'est le policier ayant heurté Geneviève Legay qui aurait été poursuivi », analyse la journaliste.

Près de cinq ans plus tard, le commissaire a donc été condamné. Et aujourd'hui, dans les écoles de formation de la gendarmerie, le cas Legay est étudié ; aux élèves, ces mots sont adressés : « Rappelez-vous que vous avez le devoir de refuser un ordre illégal ou disproportionné. »

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Dans des SMS, une policière du Val-d’Oise se vante de la fabrication d’un faux procès-verbal

En marge d’un gros dossier de contrefaçon, l’ a découvert une conversation entre une policière et ses parents. Après enquête, le parquet de a considéré que l’infraction n’était pas suffisamment caractérisée et a classé sans suite.

https://www.mediapart.fr/journal/france/080224/dans-des-sms-une-policiere-du-val-d-oise-se-vante-de-la-fabrication-d-un-faux-proces-verbal

Larchmutz, to random French
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A diffuser en masse après la censure dans le metro par président de la


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Une enquête ouverte pour des violences sur un gardé à vue au commissariat de Vitry-sur-Seine

Jordane G. affirme qu’un policier lui a mis un coup de genou au visage, puis un coup de poing, alors qu’il se trouvait en cellule. Malgré ses demandes répétées, il a dû attendre plus de quinze heures pour voir un médecin. Le parquet de Créteil a saisi l’.

https://www.mediapart.fr/journal/france/271223/une-enquete-ouverte-pour-des-violences-sur-un-garde-vue-au-commissariat-de-vitry-sur-seine

davduf, to random French
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C'était l'objet même de «Allo Place Beauvau».

Le Conseil de l’Europe « regrette que les données statistiques ne permettent pas de recenser clairement » le nombre de personnes « blessées ou tuées par les forces de l’ordre lors des manifestations ».

Le Conseil de l’Europe appelle Paris à réformer l’ et l’ afin « d’améliorer la perception de leur indépendance et de leur impartialité »
https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/10/le-conseil-de-l-europe-appelle-paris-a-reformer-l-igpn-et-l-iggn-afin-d-ameliorer-la-perception-de-leur-independance-et-de-leur-impartialite_6193616_3210.html

jometro, to random French
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Trois journalistes de «Libération» convoqués par la police à Lille, le journal dénonce une «procédure inadmissible» : les trois journalistes étaient convoqués par la police judiciaire après une série d’articles sur la mort d’Amine Leknoun, tué par un policier.
https://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2023/09/21/trois-journalistes-de-liberation-convoques-par-la-police-a-lille-le-journal-denonce-une-procedure-inadmissible_6190395_3236.html

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Il paraît que je suis flic ! (l’adresse dans le champ To: n’est pas celle de ma boîte mail, ni aucune des autres évidemment)

😱

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