Ce saule quand j'étais encore écolier, était plus grand qu'aujourd'hui. Cela doit faire 60 ans que je le connais.
Je l'ai vu abattu par des bûcherons, brisé par les grandes tempêtes, foudroyé. Les enfants y ont construit des cabanes, on y a installé un mirador.
Chaque fois que je l'ai cru mort, il repousse. Au printemps, il flamboie avec un feuillage plus vif et plus jaune que les autres arbres.
Il retrouve aujourd'hui une belle taille. #photography#arbres#paysage#espoir
"Hope is not the conviction that something will happen, but rather the conviction that something makes sense, whatever happens"
(l'excellent Gustavo Esteva, ami d'Ivan Illich, et un des penseurs du post-developement. Un recueil de ses principaux articles, la plupart traduits de l'espagnol, a été publié récemment : Gustavo Esteva: A Critique of Development and Other Essays, Routledge, 2022)
C'est une très belle citation (et je suis plongé dans les problématiques d'où elle émerge en ce moment). Mais elle me pose néanmoins souci. C'est le problème des formules bien senties, dont le pouvoir de séduction peut éventuellement causer de petits tremblements de terre (small little earthquakes), mais tout aussi bien sidérer un peu l'esprit. Je m'en méfie souvent.
Car, si l'espoir ne repose pas sur la certitude qu'une chose puisse arriver (sans quoi, effectivement, on n'aurait rien à espérer du tout, juste à attendre que la chose arrive), il n'en reste pas moins que si la chose paraît ne jamais devoir se produire - par exemple une révolution économique anticapitaliste mondiale et une transformation profonde et "pluriverselle" pour parler comme Escobar, des sociétés humaines, qui pourraient réellement nous permettre d'affronter la crise climatique avec justice et dignité (oufffff, désolé !) - bref, s'il est quasiment certain qu'une telle chose ne se produise jamais, alors c'est une maigre consolation de considérer que son espérance ait, malgré tout, du sens. Et il est probable que cet espoir ait à se confronter chaque jour que le diable capitaliste et raciste fait avec le désespoir le plus radical.
(Bon, voilà déjà un élément de ma conclusion, fait le mec qui écrit son bouquin en postant des messages sur Mastodon)