Colossal (2017), de Nacho Vigalondo

Colossal raconte l'histoire de Gloria (Anne Hathaway qu'on ne présente plus) qui, après avoir quitté son petit ami, revient dans sa ville et tombe sur un de ses amis d'enfance, Oscar (Jason Sudeikis, la star de Ted Lasso). Jusque là, ça ressemble à n'importe quelle romance de Noël, pas vrai ?

Sauf que trois éléments de taille viennent perturber ce scénario tranquille. Primo, Gloria n'est pas spécialement intéressée par Oscar. Deuzio, Oscar a des petits problèmes. Un problème de boisson, et une légère tendance à vouloir imposer ses caprices, surtout quand il a bu. Tertio, et c'est peut-être le point le plus surprenant : un monstre géant ravage la ville de Seoul tous les jours à heure fixe.

Sans trop dévoiler, Gloria va vite comprendre que le monstre a un lien avec sa propre vie. Mais au delà du film fantastique, Colossal est surtout l'histoire d'une femme qui cherche à se défaire de l'emprise d'un homme qui prétend être son ami, c'est la description de la masculinité toxique et de ce qu'elle a de plus détestable sous ses faux airs de bienveillance protectrice.

Ça n'est pas la première fois que cette thématique se décline sous le genre de la science-fiction ou du fantastique. Je pense entre autres aux excellents The Invisible Man (2020, de Leigh Whannell) et Men (2022, d'Alex Garland). Mais dans Colossal, l'ambiance est plus légère, plus proche de la vie de tous les jours. Ça n'est pas pour rien que le film commence comme une romance traditionnelle pour s'ancrer dans notre quotidien. Il utilise des éléments surnaturels pour servir son propos, mais nous dit "ça, ce genre de chose, ça arrive tous les jours, ça pourrait t'arriver, ça t'arrive déjà peut-être, que tu sois la personne harcelée ou le harceleur".