Il y a 5 ans, en 2019, j’ai été diagnostiquée avec un syndrome SPT complexe, suite à une expérience militante qui m’avait dévastée. S’en est suivie une hospitalisation. J’ai parlé de cette expérience une seule fois, dans le podcast « Meta de Choc ». Ces dernières semaines, depuis que j’ai constaté que mes harceleurs continuaient à infiltrer mes espaces privés, certains symptômes de stress post-traumatique se sont réactivés.
Mon stress post-traumatique avait plusieurs « strates ». Donc décrit comme « complexe ». Parmi ces strates, une agression violente subie dans la rue à Bruxelles pour le vol de mon appareil-photo en 2015: Le mec m’avait attaquée par l’arrière, tirée par les cheveux, traînée au sol. Mes vêtements étaient déchirés. Pendant plusieurs mois, je n’ai plus osé marcher seule en rue. Pendant plusieurs années, j’avais développé un toc : ne plus supporter que quiconque marche derrière moi.
Ce symptôme absurde, et très handicapant, s’est réactivé à la faveur de l’intrusion de mes harceleurs. J’ai retrouvé cette habitude de me laisser constamment dépasser en rue, car trop insécure d’entendre des pas derrière les miens. Un harcèlement est un non respect des frontières. Une agression aussi. Mon cerveau a donc relié spontanément les deux. C’est ça aussi, les conséquences d’un harcèlement au quotidien.
Ce genre de choses dégage aussi d’ici. Quand on parle de déni et que certains n’ont rien d’autre à faire que de rajouter une couche de déni, ce n’est pas seulement un CQFD. C’est aussi du confusionnisme de haut niveau. Donc en 2024 on justifie calmement la profanation de monuments en mémoire de la Shoah? On en est vraiment là?
Il fait vraiment rappeler qu’on a pas éliminé 6 millions de Juifs pour leur religion mais pour ce qu’on considérait alors comme une race? Faut-il vraiment rappeler que la création de l’état d’Israël est postérieure à la Shoah? En mélangeant tout, vous ne faites pas seulement montre de votre ignorance, vous laissez aussi prospérer une semantique qui permet des récits révisionnistes au final. Parce que banaliser la Shoah, c’est déjà prendre le chemin du révisionnisme.
Les déboires de ces derniers mois m’auront au moins permis de rencontrer de nouvelles personnes intéressantes, et des réflexions qui le sont tout autant. Je découvre celle-ci, de grande qualité. Un petit principe de base qui devrait sauter aux yeux de tou/tes : comment s’attaquer à qqn ou à un groupe « parce qu’il est politique/politisé/idéologisé » pourrait-il être autre chose qu’un move éminemment politique/ideologisé ? 🤷♀️ https://zet-ethique.fr/2021/01/08/de-lart-subtil-et-delicat-desquiver-la-critique-reponse-a-thomas-c-durand/
Je referai un jour la chronologie de mon harcèlement mais toujours bon à rappeler que celui-ci c’est longtemps ancré dans la défense de… Johnny Depp (car j’ai développé une réflexion féministe sur le harcèlement subi par Heard). Va falloir creuser longtemps pour me trouver la « caution scientifique » d’une telle défense acharnée d une figure masculiniste, défendue par des tas d’ordures réac. Prétendre par ex que ce genre de move est « apolitique » et « rationnel », c’est être bien aveuglé ! ;)
Soyez pas vexés, mais quand je parle d’une actu dont tout le monde parle, et qu’on me demande la source, je renvoie vers Google. C’est pas du mépris, mais juste de la responsabilisation. Je suis pas payée à faire des toots, pour rappel. (Comme nous tous ici, au demeurant)
Ça aussi, sur Masto, qu’est-ce que c’est relou… Le paternalisme alternumérique à deux sous, non merci. Rien à voir avec un truc émancipatoire si vos seules réactions sont des conseils non-sollicités. (Je continue ma PÉDAGOGIE, donc) ;-)
Je ne suis pas française mais ces nouvelles sorties de Macron sur le « rôle du père » me foutent en PLS. On connaît tou/tes des pères violents, on sait que la seule issue pour en protéger leurs enfants est de les éloigner. Macron (qui n’a pas de gosse, oui je trouve que c’est à préciser) nous fait une xieme sortie droitarde en mode love sur la Manif pour Tous et les adeptes du concept de « l’aliénation parentale » (dont les mères seraient tjs coupables). Ce climat masculiniste est terrifiant.
Et tant qu’on est sur tous les dossiers lignes rouges, ne me sortez jamais : « je ne suis pas islamophobe mais le voile… » ou encore « je n’aime pas les dictatures, mais Israël… ». Ou pire « mais Zelensky ». L’islamophobie et la prop autoritaire, ça dégage aussi. Et je parle même pas des propos transphobes en mode « mais on peut quand même se poser des questions ». Ouste, allez respirer ailleurs.
Ouste donc, c’est bloqué. Ça termine donc sur un magnifique « on ne peut plus rien dire ».
EN EFFET, chez les antifascistes, il y a des choses qu’on ne dit pas, ne débat pas, autour desquelles in ne tourne pas. Ici c’est chez moi, donc c’est ces règles là. Ah et je ne regrette pas les années 80, Dieu merci.
Sorry not sorry.
Et j’affiche juste par… PÉDAGOGIE hein ! Regardez un peu l’énergie que peuvent déployer certains pour défendre des mecs privilégiés qui ont juste merdé. Je me répète, mais on se contenterait d’un dixième de cette mobilisation quand une meuf est dans la sauce (généralement sans avoir merdé, elle, par ailleurs). Checkez vos solidarités masculines.
Sérieux les gars on a l’impression de se retrouver sur Facebook au début des années 2010 avec vos positions surannées de « droit au débat ». Entretemps, il y a eu Trump, le Brexit, la Syrie, … Il y a eu aussi #MeToo, entre autres choses. Serait peut-être temps de mettre vos logiciels politiques à jour, je sais pas.
Mais fermez-la en fait !! C’est quand même pas compliqué. La demande est simple : PAS CHEZ MOI !! Vous avez TOUT LE RESTE DU WEB pour dire que quand même ce qui arrive à Meurice est TERRRRRRRRRIIIIIIBLE ! Pour circonstancier, circonvolutionnner, comparer, nuancer. Pas. Ici. Pas. Chez. Moi.
Le consentement, tout ça, vous connaissez ?
Et sinon il y avait une issue simple pour Meurice (un truc auquel les meufs pensent direct généralement, même quand elles ont rien fait) : dire « désolé j’ai merdé ». À la place, il a choisi de refaire sa blague antisémite. Avec le cache-sexe « la justice m’a donné raison », de surcroît. Le truc bien viriliste de surenchère, sur le dos des juif/ves. Pardon, mais rien (de chez rien) à sauver.