Gérald Darmanin avait promis une enquête indépendante sur l'utilisation par la police d'un logiciel de reconnaissance faciale fourni par Briefcam « sous trois mois ». Et d'en rendre les conclusions publiques. C'était en novembre et le ministère de l'Intérieur se mure toujours dans le silence. 🤐 1/
Disclose a révélé l'an dernier l'acquisition en secret par les forces de l'ordre, dès 2015, d'un logiciel d'analyse d'images de vidéosurveillance vendu l'israélien Briefcam. Celui-ci permet notamment d'identifier une personne à partir des traits de son visage.
Le déploiement du logiciel s'est fait en dehors de tout cadre légal puisque la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) n'a pas été avertie. Une fois informée, celle-ci a déclenché une procédure de contrôle vis-à-vis du ministère de l'Intérieur.
Gérald Darmanin a déclaré sur France 5 avoir commandé une enquête administrative sous trois mois, dont les conclusions seraient publiées. Tout en affirmant que la police nationale n'utilisait, pas, « à [sa] connaissance », la reconnaissance faciale.
Problème, d'après un audit réalisé fin 2023 sur l'utilisation de Briefcam au sein du centre de supervision de la communauté de communes Cœur côte fleurie que s'est procuré Disclose, « la fonction de reconnaissance faciale est activée par défaut ».
Près de 200 communes ont acquis le logiciel de Briefcam. Dont Brest.
Un caméra capable de filmer à 360° grâce à cinq objectifs est apparue place Guérin le 11 mars. Soit à quelques mètres d'une école et du site de l'ancien squat culturel de L'Avenir.
Interrogée par Le Télégramme, la préfecture a indiqué que l'appareil hissé sur un mat de 6 mètres prétendu inviolable était équipé d'un logiciel développé par Briefcam.
« On peut ainsi rentrer des critères particuliers et cela sort rapidement les images demandées » et opérer « une sélection de critères, comme un tee-shirt blanc », a fait valoir le sous-préfet Jean-Philippe Setbon dans Le Parisien.
En tout, les pandores du commissariat Colbert pourront bientôt consulter les données provenant de quinze caméras brestoises. La dernière en date devant être installée dans le quartier de Pontanézen, pour un coût global de 900 000 €.
Un virage sécuritaire marqué dans une ville où la majorité municipale se prononce depuis des années contre la vidéosurveillance.
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