Parler de réussite scolaire, c’est avant tout parler des élèves, de leur travail, de leurs difficultés, et aussi de leurs projets, de leurs enseignants, de leurs programmes… On néglige souvent le rôle primordial des parents. Pourtant, quel que soit le niveau de leur enfant, dans tous les milieux sociaux, ceux-ci cherchent à les pousser dans leurs parcours scolaires.
Dans « L’intelligence, ça s’apprend », publié en avril 2024 chez Université Grenoble Alpes Éditions, Marie Duru-Bellat, professeur émérite à Sciences Po, et Sébastien Goudeux, maître de conférences en psychologie sociale à l’Université de Poitiers, décryptent la fabrique actuelle de l’intelligence, la vogue des tests de QI, les dérives de ces mesures et les inégalités qu’elles recouvrent. A cette occasion, ils reviennent sur les liens entre implication parentale et réussite scolaire, comme l’éclaire l’extrait ci-dessous.
Ces observations faites sur une frange très particulière de la population confortent la conclusion selon laquelle la carrière scolaire reflète pour une grande part la mobilisation active des parents, non seulement pour former leur enfant à l’intelligence de l’écolier mais pour optimiser sa prise en charge par l’institution.
J’ai déjà pu noter ça à divers niveaux : les parents qui lâchent tout à l’entrée du collège/lycée, ceux qui ne parlent pas espagnol/anglais et ne peuvent pas répondre aux questions de leurs enfants, les parents qui font le choix de l’école privée parce que le taux de réussite au bac est bien supérieur à celui du publique, ceux qui “forcent” les enfants à faire des options parce que parcours sup, ceux qui connaissent les “rouages” du système et ceux qui laissent leur enfant “à l’abandon”.
1/2 Voilà une chouette conférence (en anglais), lors du #Ubuntu Summit de novembre 2023, à propos de la différence entre la #méritocratie et la #do-ocratie, terme difficile à rendre en français.
La "do-ocratie" (To Do = faire, réaliser, accomplir), c'est "donner le pouvoir à celles et ceux qui font les choses", d'où qu'ils/elles viennent.
"Le lycée Averroès, l’un des plus anciens lycées musulmans de France & le 1er à avoir obtenu un contrat avec l’État, va perdre ses financements publics. Pourquoi ? Des motifs fallacieux, comme d’hab. L’État poursuit sa persécution & son démantèlement du tissu associatif musulman.
Il y a très peu d’établissements scolaires musulmans en France (une trentaine). Parmi ces établissements, seuls 3 sont sous contrat avec l’État. Le lycée Averroès [est] l’un d’eux.
Et contrairement aux autres établissements confessionnels, ils sont mis sous pression constante.
En interdisant le voile & en criminalisant constamment certains élèves, l’État les pousse en dehors du système de l’Éducation nationale. Les rares établissements musulmans apparaissent alors comme des alternatives… mais là encore, l’État criminalise et persécute.
Sur la répression des établissements scolaires musulmans, 2 articles à lire :
« Je pensais qu’après cinq ans de fonctionnement l’école passerait sous contrat avec l’État et que le financement serait partagé, mais ce n’est pas encore le cas [onze ans après l’ouverture, ndlr]. » Pour quelles raisons ? « [Avant même le démarrage du projet], le recteur [d’alors] m’a expliqué que le budget manquait pour financer de nouvelles écoles et qu’il n’était pas possible non plus de “dés-habiller Paul pour habiller Mohammed”. »
La préfecture avait enclenché l’arrêt des subventions au lycée Averroès ; le judiciaire confirme.
Le tribunal administratif de Lille a rejeté ce lundi après-midi les trois recours en référé-suspension déposés par l'association qui gère l'établissement privé musulman, les représentants du personnel et l'association des parents d'élèves.
« Il n’y a pas lieu de maintenir le contrat d’association liant le lycée Averroès à l’État jusqu’à ce que la décision de résiliation de ce contrat, prise par le préfet du Nord, soit examinée par les juges du fond », a expliqué le tribunal dans un communiqué.
Anne Le Déan (en 2015) :
"Plus je réfléchis a ma blanchité et plus je me rends compte que cela relève de la construction mentale. construction établie par un groupe dominant blanc, patriarcal, économiquement opulent, diplômé, de confession chrétienne, et a dominante heterosexuelle sans handicap apparent .. , ceci afin a la fois de prospérer, pérenniser et récolter les fruits de leur domination. La colonisation, des esprits, des terres, des corps, des cultures, de l'environnement est le principal mécanisme mis en place pour asseoir leur domination consciente ou non. A partir du moment ou il y a appropriation et non partage, il y a adversité, et donc rapport de force, et nécessite (pour survivre) de se rapprocher, de s'identifier a un groupe (l'homme est un animal social). Les choix peuvent se porter du coté des dominants ou des dominés. Il y a processus d'uniformisation selon les critères imposés par le groupe dominant, et apparition de la marginalisation. L'individualité se réduit au groupe, avec les jugements de valeur (bien mal, validité ou non de l'existence) fixés par le groupe dominant: c'est bien d'etre blanc, pas top d’être noir. En tant que blancs , nous avons a la fois a prendre conscience de cette construction mentale. de son impact sur notre inconscient, et d'observer comment elle régit notre relation a nous même et aux autres en se basant sur les critères imposés par le groupe dominant. Je ne dirai pas soutenir les racisés mais comprendre que nous le sommes également. que cette prise de conscience soit libératrice et non limitante (affirmer etre blanc, c'est reconnaitre enfin cette place de privilégié, et rendre conscient ce qui ne l'était pas)."