Je ne dis pas ça pour me mettre en avant. Être un·e libriste, un·e utilisataire militant·e de logiciels libres, c'est avant tout mettre la main à la pâte. (Et encore une fois on peut jouir d'une infrastructure publique, en avoir conscience, la promouvoir en dilettante, sans avoir à militer activement pour la développer et pour la défendre. Une telle conception de l'usage des infrastructures publiques empêcherait leur démocratisation et leur normalisation.)
Le militantisme, « lire le p*tain de manuel », est une activité sacrificielle et donc peu compatible avec l'usage quotidien d'une infrastructure publique. Ça reviendrait à dire que les seules personnes autorisées à dire du bien du syndicalisme, à reconnaître nos conquêtes sociales, devraient être elles-mêmes syndicalistes et en plus des syndicalistes productif·ves, actif·ves, et reconnu·es, bref jouissant d'un certain capital symbolique. Le concept même de capital symbolique ou d'« avoir des contacts » est inséparable de celui d'infrastructures privées, à l'opposée du concept même des logiciels libres qui est de développer des infrastructures publiques ; par conséquent, enjoindre des utilisataires à lire de la documentation est une attaque fondamentale contre le projet même de développement des logiciels libres. CQFD.
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