Vous allez me dire que je suis chiant mais tant pis, je vais en remettre une couche : aucun·ne politicien·ne n’a de conviction, pas même celleux qui se prétendent de « gauche ».
Iels disent juste ce que leur électorat veut entendre à un moment donné, mais sont prêt·e·s à changer de discours quand le sens du vent tournera ou quand leurs intérêts évolueront (par exemple parce que leur position change).
Même celleux qui tiennent un discours bien de gauche et contestataire en apparence, cohérent et tout, et depuis longtemps, ça nous garantit absolument pas qu’iels y croiraient hein.
C’est peut-être juste qu’iels sont dans l’opposition depuis longtemps, et que c’est le meilleur discours à tenir quand t’es dans l’opposition, de faire semblant de t’indigner des injustices et de la politique injuste invariablement menée par le pouvoir. Ça veut pas dire qu’iels auraient pas l’intention de faire exactement la même chose si c’était elleux aux manettes !
Les politicien·ne·s sont pas bêtes, iels comprennent pourquoi les politiques injustes menées (par d’autres ou par elleux-mêmes) sont impopulaires hein.
On pourrait prendre l’exemple du PS avant 2012, qui dénonçait (à raison) la façon dont Sarkozy reprenait le discours de l’extrême-droite, en expliquant (à raison) que ça ne pouvait que légitimer ces idées sur le long terme, et qui, une fois au pouvoir, ont fait exactement la même chose, ça alors !
Mais ça serait une erreur de se limiter au PS, ou de croire que ce serait par idéologie : tous les partis qui arrivent au pouvoir partout dans le monde font pareil. Tous.
Parce que c’est pas une question de « convictions », mais d’intérêts.
Structurellement tou·te·s les élu·e·s sont dépendant·e·s des capitalistes de plein de façons, et corrompu·e·s, et donc ont intérêt à faire ce que le patronat veut.
Demain si c’était la FI, il y a pas à douter que ses cadres mèneraient à peu de choses près la même politique que leurs prédécesseur·e·s, et trahiraient leurs militant·e·s et leur électorat comme les autres partis de « gauche » l’ont fait avant eux. 💀
Si vous analysez la politique sans comprendre ça, en cherchant à trouver quelles sont les convictions réelles des élu·e·s qui expliqueraient leurs actions (genre le supposé « libéralisme » de François Hollande, ou je sais pas quelle autre bêtise), désolé mais votre analyse est incomplète et fausse.
Pratiquement aucun·e politicien·ne n’a et n’aura jamais de convictions (et même pour les rares qui en auraient un peu, et qui sont des exceptions, leurs « convictions » expliquent ptètre, quoi, 5 % de leurs actions ? Et leurs intérêts expliquent les 95 autres pourcents…).
