J'ai pas prévu de passer ma soirée sur masto, mais vu que je rentre de #VoyageAVelo et que c'est le début de la saison, je voulais parler d'un sujet qui m'a fait galérer cette semaine.
Le fléchage des véloroutes.
Je ne parle pas de la signalisation routière pour cyclistes en général mais bien du suivi des itinéraires.
Contexte : je viens de faire la #Veloscenie en entier, et j'ai fait 2 morceaux conséquents de #Velomaritime l'an dernier, plus des petits bouts de plein de trucs ici et là.
Pour le système vélo il manque clairement une hiérarchie des itinéraires, et l'indication des destinations "majeures" comme les panneaux routiers.
Sur les voies lyonnaises qui sont encore en construction il y a le même problème. Exemple la VL1 qui ira de Vaulx-en-Velin à Saint-Fons est balisée au sol avec la direction du prochain quartier. Si tu ne connais pas tous les quartiers, tu ne sais pas dans quel sens la prendre.
Bon, déjà la base : il manque plein de panneaux, d'autres sont en mauvais état, très mal placés, du mauvais côté, trop bas, hyper hauts ou cachés dans des buissons.
Combien de fois je me suis apreçu que j'avais raté un signal, vérifié la carte, fait un demi-tour et finalement vu le panneau, là, à 30 centimètres du sol, enseveli sous des herbes folles. Ou tout simplement constaté qu'il n'y avait pas de panneau du tout, dans un carrefour n'ayant rien d'intuitif.
L'intérêt principal d'une véloroute est de pouvoir suivre un itinéraire étudié en déployant un minimum d'efforts. S'il faut préparer son GPX avant de partir ou sortir la carte toutes les 3 minutes ça perd une grande partie de l'utilité.
Dans l'ensemble je trouve les itinéraires que j'ai pu faire bien pensés, à deux exceptions près :
la traversée des villes (mais c'est plus du ressort des municipalités récalcitrantes)
des détours inexplicables dans nombre de villages, pour... Euh... Ben... Si vous savez ça m'intéresse.
Concrètement, il n'est pas rare que l'itinéraire entre dans un village ou une petite ville au trafic très tranquille, et fasse un long détour tortueux, impossible à suivre sans fléchage méticuleux, à travers un quartier résidentiel très quelconque.
Tout ça pour éviter 200 mètres d'une départementale qu'on suit depuis 20 km et qu'on va encore suivre 15 km.
C'est mineur mais pénible à force, surtout que 3 fois sur 4 il manque un panneau et on se paume, alors qu'on s'en sortirait facilement par la rue principale.
Pour comprendre, regardons ce qu'on fait pour un mode de transport beaucoup mieux servi que le vélo : la bagnole.
3 niveaux d'axes :
les autoroutes sont signalées en bleu, souvent payantes et toujours séparées
les autres itinéraires majeurs, moins fréquents avec les autoroutes partout, sont en vert
la desserte locale sur fond blanc.
On prend un gros axe bleu ou vert pour couvrir de grandes distances, puis on le quitte et on voit des panneaux blancs d'abord généraux puis de plus en plus précis à mesure qu'on s'enfonce dans le réseau secondaire.
A vélo TOUS les itinéraires sont fléchés EXACTEMENT de la même manière, que ça soit une boucle VTT locale de 12 km ou une véloroute européenne :
un panneau blanc entouré de vert, avec une flèche et un tout petit macaron indiquant l'intinéraire suivi. Un simple numéro pour les boucles locales, un logo spécifique mais pas toujours facile à reconnaitre pour les gros axes.
Souvent sans la moindre indication additionnelle mais j'y reviens.
Enormément de panneaux sont sans la moindre indication de direction. On ne sait pas où on est, dans quel sens on va, si c'est l'itinéraire principal ou un détour vers un site touristique (très nombreux sur la vélomaritime par exemple). Si on rejoint l'itinéraire en cours de route après une pause pipi/supérette/dodo, on ne sait pas dans quel sens partir, surtout en ville.
Paradoxalement, c'est sur les voies vertes, là où l'itinéraire est facile à suivre, qu'on a le plus d'indications.
Notez que ça résoudrait en grande partie le point 1. Si l'itinéraire va au Mont Saint-Michel, je sais que je suis encore sur la Véloscénie, si c'est la Pierre Plantée de Trifouillis-En-Beauce je passe ma route et basta.
Je précise qu'en voyage je dépasse rarement les 20 km/h et j'ai une très bonne vue. Si je n'arrive pas à distinguer un logo sur un panneau, je pense que très peu de gens y arriveront et qu'on peut accuser la conception du panneau.
Reprenons le cas des autoroutes à bagnole. Quand on rentre sur l'autoroute, on doit choisir sa bretelle, qui est TOUJOURS signalée par une grande direction, par exemple LYON et BARCELONE, pas Portes-Lès-Valences et ZI du Parc Fleuri. Si besoin, d'autres directions plus proches sont ajoutées APRÈS.
Pas sur les véloroutes.
Là aussi, certaines portions de voies vertes forment une heureuse exception, mais dans l'ensemble on a très peu d'indications pertinentes.
Prenons par exemple la sortie de Chartres. Que dois-je faire de cette série de panneaux ?
Dans un sens c'est clair, ça va vers Chartres (c'est con j'en sors à l'instant, donc je suis au courant).
Dans l'autre comment suis-je censé deviner où est l'itinéraire principal et où est le détour touristique ? Je dois connaître par coeur toutes les communes de l'agglo de Chartres et retenir lesquelles sont traversées par l'itinéraire ?
J'ajoute que toute la véloscénie est comme ça jusqu'à Domfront. Des panneaux indiquant des destinations à moins de 5 km, sans mention des grandes ville-étape, ou de la destination dans plus de 90% des cas.
La vélomaritime c'est pire parce qu'on a le même problème, ET un détour touristique toutes les 10 bornes. Il faut donc se souvenir si Biclouëc est une ville-étape ou un détour.
Déjà, évidemment, (re)mettre en place les panneaux manquants, corriger le placement de certains, renouveler ceux qui sont devenus illisibles, et agrandir ceux qui sont sur la route.
Le très petit gabarit convient bien aux voies vertes : on roule lentement, la voie est étroite. Sur route on roule un peu plus vite, le panneau peut se situer beaucoup plus loin, et le gabarit est clairement insuffisant.
Ensuite un vrai problème de fond : il faut trouver un moyen clair et évident de distinguer les gros itinéraires des petits. Une couleur différente, une forme spécifique, quelque chose de mieux visible qu'un macaron minuscule et souvent difficile à reconnaitre.
Enfin il faut des directions sur ces panneaux. Pas à chaque fois mais beaucoup plus régulièrement. Toujours en commençant par une grande ville-étape, celles que la plupart des gens savent placer sur une carte. Même (et surtout) si elle est à 90 kilomètres.
Ensuite on ajoute si besoin des directions plus locales. Seulement en complément.
Bref, faire pour le vélo ce qu'on fait depuis des décennies pour la voiture. Ce n'est pas un problème de savoir-faire mais de considération.
@DimitriFayolle À mon avis faudrait surtout virer le principe d’itinéraires de loisir pur, et revoir la signalisation générale.
Une fois fait, tu retraces les itinéraires de loisir mais en utilisant les directions générales. Le système néerlandais avec les étapes numérotées me semble pratique pour ça (un itinéraire touristique devient alors une suite de numéros, sans avoir à faire de signalisation spécifique. Plus facile à mettre à jour, évite de perdre ceux qui suivent un tracé utilitaire (et pour planifier un tracé utilitaire, il suffit de noter la liste des numéros à suivre aussi), etc.
Bien entendu, garder des indications de villes ou lieux notables, mais les deux se complémentent bien (surtout que le meilleur tracé pour rejoindre une ville peut changer si un nouvel aménagement voit le jour, les numéros eux ne bougeront pas – ou beaucoup moins souvent, et généralement par ajout).
@vincentxavier Mouais enfin je crois que c'était dans le bocage avant Nogent, je sais plus exactement. Y'avait du colza, comme sur 95% de l'itinéraire. Et honnêtement ça pourrait être un sentier à éléphant que je m'en tamponne, y'avait un panneau à gauche et rien pour me dire de continuer tout droit, j'ai perdu du temps dans un détour moche et sans intérêt.
@Flobzh C'est un peu compliqué parce que ça s'étale sur 3 régions.
Je songe à en toucher un mot à l'AF3V dans un premier temps, mais j'ai bien peur que le sujet soit connu, remonté et reçoive un "vu et s'en tape parce que c'est du tourisme, pas un vrai mode de transport".
Je leur parlerais bien aussi des 50 km de déviation catastrophique dans le Perche, mais c'est un récit pour un autre soir.
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