Calibos, French La police française mise en cause dans une augmentation récente des morts de réfugié·e·s tentant de traverser la Manche. Les pratiques très violentes de la police ainsi que leur politique exclusivement répressive met clairement davantage en danger de mort celleux qui tentent de traverser.
Source : https://alarmphone.org/en/2024/01/28/the-deadly-consequences-of-the-new-deal-to-stop-the-boats/
L'identité des personnes décédées n'a pas encore été officiellement publiée. Les témoignages des survivant·e·s indiquent qu'il s'agit de quatre ressortissant·e·s syrien·ne·s, dont deux âgé·e·s de 14 et 16 ans. La cinquième personne n'a pas encore été identifiée, mais on pense qu'il s'agit d'un homme originaire du Moyen-Orient. Cet incident est le plus récent d'une tendance inquiétante que nous avons observée au cours de la dernière partie de l'année 2023 : une augmentation des pertes de vie dans la Manche, très près des plages françaises et souvent en présence de la police. L'augmentation des activités de la police française depuis la dernière déclaration franco-britannique de mars 2023 a eu deux conséquences principales : Moins de canots pneumatiques atteignent les côtes françaises, ce qui entraîne une surpopulation dangereuse [à bord des embarcations] et des embarquements chaotiques ; Plus d'attaques policières sur les canots pneumatiques lors de leur mise à l'eau, provoquant la panique et déstabilisant davantage une situation déjà dangereuse. Il en résulte non seulement des embarquements plus dangereux et plus meurtriers, mais aussi des blessures et des traumatismes supplémentaires pour les voyageur·e·s aux mains de la police, ainsi qu'une séparation accrue des familles.
Dans ce rapport, nous montrons l'évolution de la politique et des pratiques des États qui sont responsables de cette tendance, tout en attirant l'attention sur les personnes qui ont perdu la vie à cause de cette situation. Davantage d'incidents mortels Depuis le début de l'année 2023, le nombre d'incidents mortels dans la Manche a augmenté de manière alarmante par rapport à 2022. Sur les 29 personnes (1) connues pour être décédées à la frontière franco-britannique l'année dernière selon Calais Migrant Solidarity, au moins 13 ont perdu la vie dans six incidents liés à des traversées maritimes. Ce chiffre inclut le naufrage du 12 août dans lequel six hommes afghans se sont noyés (2). C'est beaucoup plus que les six personnes connues pour avoir perdu la vie dans trois événements liés à des traversées maritimes en 2022. On pense souvent à tort que les gens meurent le plus souvent dans la Manche, loin en mer, lorsque les opérations de recherche et de sauvetage ne sont pas correctement lancées ou que les secours mettent trop de temps à arriver. Cette idée est compréhensible si l'on considère le naufrage du 24 novembre 2021, où les garde-côtes britanniques et français ont refusé de venir en aide à un groupe de plus de 30 personnes, se renvoyant la responsabilité les uns aux autres. Seules deux personnes ont survécu.
La perception erronée peut également avoir été renforcée par le naufrage du 14 décembre 2022, au cours duquel jusqu'à quatre personnes ont perdu la vie, et d'autres sont toujours portées disparues, bien que les autorités aient été informées de leur détresse. Voir notre analyse de ce qui s'est réellement passé ici [lien dans l'article]. Cependant, suite à leurs échecs précédents, les garde-côtes ont depuis amélioré leur organisation, leur coordination et leurs ressources pour les missions de recherche et de sauvetage des deux côtés de la Manche. Les bateaux français suivent régulièrement les canots pneumatiques qui se dirigent vers le Royaume-Uni afin de pouvoir les secourir en cas de besoin, et les forces frontalières britanniques anticipent les arrivées et secourent les personnes qui franchissent la frontière. Ce que nous avons observé l'année dernière, cependant, c'est que les incidents mortels se sont tous produits malgré la présence ou l'intervention quasi immédiate de bateaux de sauvetage français, par exemple le 12 août, le 15 décembre 2023 et le 14 janvier 2024. Plus inquiétant encore, ils se sont tous produits sur les côtes françaises ou à portée de vue de celles-ci. Dans tous les cas, la cause semble être la même : les canots pneumatiques sont surchargés et tombent en panne peu après le départ, ou des situations dangereuses créées par des mises à l'eau chaotiques.