Longtemps j'ai cru ce qu'on m'a dit : que ma propension à répondre aux connards par la violence physique était le résultat d'un vécu traumatique, une faible capacité à maîtriser mes émotions, blablablabla
Et puis j'ai eu des enfants, et notamment une fille. Aussi je lui ai inculqué les valeurs dominantes pour pas qu'elle devienne une folle comme sa daronne : si quelqu'un t'embête, tu préviens les adultes, la violence n'est pas une solution.
Et puis j'ai constaté que ça marche pas. Donc j'ai renversé la vapeur. Je lui ai dit : le premier qui t'insulte tu le fais chialer avec des mots, et si ça suffit pas, tu cognes sans sommation.
@scudery@Eriatolc
Mais j'l'avais Scu, j'l'avais!
"Défends toi comme tu peux te défendre, ce sera juste"
Mais quand tu l'écris, ça fait vibrer encore plus
En réalité la culture de la non violence physique est une culture du dominant.
On t'enjoint à adresser tes doléances à des institutions dont tout le monde sait qu'elles ne réagiront pas.
On t'enjoint à modérer ta réponse parce qu'une victime qui s'agite et fait du bruit ça fait chier tout le monde.
Et c'est pas une question de savoir se battre. Personne apprend à se battre dans des cours de bagarre, à part genre les boxeurs mais ils ont pas le droit de se battre hors du ring de tte façon.
C'est la question de se sentir autorisé à répliquer.
Quand t'es une meuf, si tu te sens pas autorisée à appliquer une stratégie de représailles massives avant même
c'est aussi la question que je me pose quant aux luttes contre les fachos, le gvt qui décide de lois contre sa propre population, juste pour le bénéfice de quelques uns, les gendarmes/policiers qui cognent sur des manifestants pacifiques. J'ai ma réponse, quant à moi : le pacifisme ne marche pas ; c'est comme si on jouait au foot, et que l'équipe adverse soit autorisée à utiliser ses mains et pas vous. Ça ne fonctionne pas.
@scudery vécu aussi. Souffre douleur jusqu'au moment où le caïd est passé à travers la porte de la salle des profs. Depuis, à chaque changement d'école, j'ai simplement rétamé le caïd du préau (évidemment de sa propre initiative, moi je voulais juste être tranquille dans mon coin), et... purée comment que t'as la PAIX après!
@Daemon
Voilà
C'est très triste que l'institution sache pas gérer ça pacifiquement mais en même temps, quand t'es parent, t'as trop pas le temps que l'institution voit la Vierge et se décide à mettre en place une politique efficace
@scudery@Daemon
Et quand l'institution voit la vierge, les parents l'immolent.
(vécu avec l'instit de littleado qui a fait du harcèlement son cheval de bataille... devinez qui sont les parents qui sont montés - en force - auprès de l'IA contre elle).
LittleAdo a le profil de l'enfant qu'on enquiquine (euphémisme). Il a été "sauvé" par cette instit parce qu'il a appris à parler/dire. Sa défense à lui n'est pas physique (mais bon il fait du kung fu, ça pourrait venir un jour) mais verbal. Il annonce et il fait.
ça marche au collège d'autant qu'ils ont une CPE au top (qui a 2 modes mother of dragons et mère-poule).
@scudery
oui, clairement.
LittleAdo a même demandé à la CPE quand elle prendrait sa retraite, normalement c'est bon son petit frère entrera en 6ème avec elle (mais bon der des der probablement).
Sous GrandAdo on n'a connu que le mode dragon (parce qu'elle s'impose directement l'entrée en 6ème, parents inclus, même les profs mouftent pas - en rigolant, y'a vraiment une bonne ambiance c'est une vraie chance) mais franchement elle est chouette en fait et sa méthode ON/OFF fait largement ses preuves (applicable aussi aux lycéens quand ils ont cours dans la partie collège, tu verrais leur tronche, c'est priceless et ça leur fait pas de mal).
1000% d'accord, je l'ai expérimenté en première ligne. Il y a des types qui vont "tester la température" en premier par les mots, si d'instinct en tant que meuf tu réponds en évitant le conflit à tout prix, ils vont comprendre qu'ils peuvent aller plus loin et que tu fera rien. Si tu réponds en étant juste ce qu'il faut d'agressif pour montrer que tu te prépare à la bagarre, 90% du temps ils vont lâcher l'affaire. Ce qu'ils veulent c'est des proies faciles parce que c'est des gros lâches
@scudery@loyhena
Ça me rappelle ma 6e, juste après la rentrée, un petit merdeux qui commençait à me harceler, bousculades, tapettes sur la tête... Un jour en intercours, accroupie, je cherchais un cahier dans mon cartable dans un couloir et il m'a bousculée dans le dos pour me faire tomber. Moi qui étais super sage et timide, je me suis relevée d'un coup et je lui ai volé dans les plumes, en criant comme un putois, bagarre en bonne et due forme !!
@scudery@loyhena
J'ai pris un coup de poing et tout mais j'étais une furie. La prof est sortie de la classe et nous as séparés et punis chacun au coin du préau, à l'opposé (oui au coin c'était comme ça 😁). Le préau s'est vidé pour la classe et on est resté là un bon moment, à tourner la tête pour se défier du regard j'ai pas baissé les yeux à aucun moment, ben plus jamais il m'a emmerdé celui-là.
@scudery@loyhena
J'ai pas la morale de cette histoire, mais depuis je suis devenue une adulte sage et tranquille mais faut pas me chier dans les bottes, sinon la furie sait ce qu'elle a à faire.
Y a aussi des siècles de culture de l'hystérie. De "vous voyez elle s'est fait agresser parce qu'elle s'est pas défendue" qui se transforme en "vous voyez il a fait que se défendre c'est une folle furieuse". Les agresseur-e-s se servent aussi de ça. Si tu répliques pas tu "acceptes la maltraitance" et si tu répliques c'est toi le violent / toi aussi t'es violent.
Gaffe.
Encaisser en silence, non, personne ne peut, personne ne doit. Répliquer à hauteur n'est pas sans danger, loin de là. Et dans les dangers on peut citer l'internement, le retrait de la garde, le diagnostic abusif, la médicalisation... Y a quelques jours j'ai lu une étude sur les femmes détenues en autralie qui concluait que quelques 70% des nanas incarcérées le sont à cause de leur mec (qui les a prostituées, utilisées dans un trafic, etc) ou suite à une mesure d'auto-défense (elles ont rendu les coups, assassiné, se sont tiré avec leur môme en garde partagée, etc)
Nan faut couper court. Vite, sec et bien. Ne pas répliquer mais ne pas rester non plus pour recevoir. Collecter les preuves. Informer autour de soi en lousedé. Et malheureusement, souvent, accepter que pour mettre un terme à la merde qu'on est en train de subir il va falloir renoncer à des choses. Potentiellement beaucoup, beaucoup de chose.
@scudery (et ne pas alimenter ce mythe qui voudrait que les victimes de violences ne les subissent que parce qu'elles ne se défendent pas, s'il vous plaît, merciiii <3 )
@morayner
Moi je parle bien dans l'optique d'éducation des enfants
Dès qu'on aborde des personnes justiciables c'est très TRÈS différent
La justice est souvent totalement impitoyable et assez aveugle aux pièges sociaux dans lesquels on se trouve
Mais je persiste à penser qu'il faut impérativement que les enfants se sentent autorisés à se défendre par eux mêmes
@scudery je sais bien, Scu, désolée de te reprendre comme ça, c'est juste que la violence des gamins peut être tout aussi trash que celle des adultes et qu'elle répond aux mêmes codes et aux mêmes mécanismes. Si une personne, de dix ans ou de trente-cinq, a décidé de te harceler, aucune réponse ne peut vraiment l'en dissuader. Y a des enfants qui en crèvent
(et je ne pense pas qu'il soit mort assassiné à coups de pelle sans jamais avoir essayé de rendre un coup)
Y a ces mêmes mécanismes d'"effet de meute" aussi, où tu te retrouves pas à faire face à UN bully mais à TOUT UN GROUPE qui soutient le bully, et c'est pas possible de faire face à tout un groupe.
Alors, oui, y a des situations où rendre les coups ça suffit (Spoiler : on m'a mise à la boxe quand j'étais gamine pour apprendre à gérer et doser ma force parce que j'avais tendance à one punch mes bullys jusqu'à la civière). Mais pas toutes.
Et autant je suis d'accord que c'est essentiel de dire aux gamins qu'ils ont absolument le droit de se défendre - droit qui est conservé en temps qu'adulte face à un psychopathe quelconque, hein, qu'on s'entende bien - autant je pense que c'est important, et pour les victimes actuelles et pour les anciennes victimes, de mettre bien au clair le fait que c'est pas une formule magique pour faire cesser le harcèlement mais juste l'une des réponses possibles (qui peut mitiger le sentiment d'impuissance à l'origine de la réaction post-traumatique, cela dit).
Et de bien leur faire savoir que s'ils ont pas été capables de rendre les coups, ça change absolument rien à leur responsabilité dans le harcèlement qu'ils subissent, aussi.
@morayner
Je vois ce que tu veux dire
Je trouve que la nécessité d'apprendre aux enfants à se défendre découle de la nullité des institutions à prendre en charge et gérer les situations comme ça.
On peut pas compter a priori sur les institutions, ni sur les parents des autres ; c'est assez horrible
@scudery D'ailleurs c'est mieux pour vous tous qui venez témoigner dans ce thread de "j'aurais dû taper / gueuler / etc". Rendez-vous bien compte que cette culpabilité c'est un des effets du trauma. Vous auriez dû rien du tout. Votre agresseur n'aurait pas dû. C'est tout. Pour votre part, vous avez fait comme vous avez pu, comme vous avez senti que c'était le mieux sur le moment, et rendre les coups comme les encaisser sans rien dire, c'est valide. Toutes. Les réactions. Sont. Valides.
@scudery
C'est arrivé un peu accidentellement ici mais on a abouti à la même conclusion.
Mon fils a très mal vécu sa primaire, avec du harcèlement et des adultes qui en profitent pour lui reprocher de ne pas être intégré (ah ah la bonne blague). On avait très peur du passage au collège.
Et la première semaine il y a un gars qui l'a embêté (un de ses plus ou moins potes, en plus) et mon fils lui a mis directement un coup de pied dans les... vous voyez, quoi. (bon je conseille pas ça comme cible, plutôt le tibias, à choisir). Il a eu un avertissement. Et la paix pour tout le reste du collège.
J’avais préconisé le tibia en 1ère intention : c’est facile à choper, on ne se déséquilibre pas pour y arriver, ça peut être très rapide & c’est rarissime de ça casse.
Les burnes, c’est en cas d’échec et là aussi, je ne conseille pas le coup de pied ou le coup de genou, mais la prise directe à pleine main, œil dans œil pour moduler la torsion.
L’objectif c’est l’efficacité, rien d’autre.
La seule règle d’engagement, c’est qu’il n’y en a pas.
Le gus en face n’en a pas.
@ChiaraChiarel
Voilà.
Et si tu sais pas taper, tu chopes n'importe quoi qui dépasse, cheveux, doigts, oreilles, tu tires et tu tournes.
La paix éternelle mdr
@ChiaraChiarel@scudery je dis parfois à certains patients "c'est bien, vous avez raison d'éviter le conflit, la violence toussa, dans 90% des cas c'est la meilleure attitude. Mais dans les 10% restant, si vous évitez, c'est à votre détriment..."
J’ai déjà raconté comment j’ai lu La stratégie Ender à ma fille et comment elle l’a appliquée au collège.
J’ai horreur de la violence, mais on a tendance à bien s’embrouiller quant à la définition même du concept et à s’arrêter à la conception bourgeoise de la violence.
La violence, c’est les pauvres et les demeurés et ce sont souvent les même personnes.
La violence, ce n’est jamais un tas de costards-cravates qui décide poliment qui a le droit de vivre ou de mourir.
@scudery j'ai mis mes enfants à la boxe thaï pour ça. Les cours enfants (6-11 ans) et ado sont à presque 50-50 garçons/filles. La génération de femmes qui vient ne se fera pas marcher dessus.
Il y a deux mois, mot dans le carnet de #1 (grand introverti) : "s'est battu pour défendre son petit frère : <punition>" mais c'était félicitations à la maison (une fois les règles d'engagement vérifiées évidemment).
@Gala@Wandrille
Alors effectivement ça suppose une éducation assez stricte sur le fait qu'on a le droit de se défendre tant qu'on a pas emmerdé les autres quoi.
Je pense qu'il faut coupler un côté intraitable sur foutre la paix aux autres, respecter leur consentement, et de l'autre, si on t'emmerde, tu réveilles la fureur du petit dragon et tu répliques.
Et ça ne vaut que dans l'éducation de ses propres enfants. Ça vaut pas comme fonctionnement institutionnel.
@scudery Elephant in the room being : la plupart des actes de violence interpersonnelle sont le fruit d'une réaction défensive acquise en ayant été victime de violence o/
Faites pas comme si y avait une ligne nette entre gentils et méchants
@Gala ah nan je parlais plutôt du côté "apprendre à tes enfants à taper que quand on les emmerde vraiment". Le problème c'est qu'avoir été emmerdé auparavant bouge le curseur sur "faut pas me souffler dessus" @Wandrille@scudery
@Gala@Wandrille
Oui je vois ce que tu veux dire. Il faut bien faire distinguer aux enfants la différence entre un conflit interpersonnel et une agression.
Par exemple les enfants sont pas d'accord sur les règles d'un jeu, bon, faut apprendre à désescalader, résoudre le conflit, y compris en retournant jouer chacun de son côté.
C'est différent de quand un p'tit connard te tombe dessus en mode random pour asseoir sa domination (ça arrive teeeeeellement souvent dans la vie des enfants ça).
@scudery@Gala
Homo Sapiens est un animal social, et les rapports de force entre individus pour se jauger et s'organiser ont toujours existé ; comme chez d'autres espèces sociales (palme aux suricates aux taux d'homicides les plus élevés). Ça n'est pas vraiment un retour.
C'est d'autant plus vrai sur les enfants qui n'ont pas encore le vernis de contrôle de soi, ni le recul pour appréhender autrement le rapport à l'autre que par l'intimidation (verbale et physique).
@Gala@scudery Par ailleurs, avec #1 nous avons réalisé que nous avions un enfant TRÈS privilégié, qui grandit dans un environnement bourgeois bienveillant, que nous protégions du monde (hors de question de changer ça), mais aussi très introverti avec une faible confiance en lui.
Il n'avait pas les armes pour réagir à une montée d'agressivité face à lui, il était tétanisé. Et il devenait un "enfant Kinder"™️ hors des réalités des rapports humains.
@Gala@scudery
Donc pour ces deux raisons : confiance en lui, et connaissance d'un "vrai" monde, nous l'avons inscrit à la boxe thaï (et son frère l'a suivi).
Après quelques mois difficile (retour en pleurs et outré "il m'a TAPÉ") il a fini par apprécier et comprendre ce qu'on lui expliquait.
Son petit frère a suivi.
Et maintenant, dans un environnement scolaire plus mixte socialement depuis 1 an, il a les armes pour répondre.
@Gala@scudery@Wandrille heu, un peu limite le com sur le plus mixte socialement donc plus violent. Mon collègue d’origine vietnamienne nous a justement raconté qu’il n’avait eu aucun problème tant qu’il était dans des banlieues mixtes mais c’était fait cassé la gueule le 1re jour d’école dans une banlieue bourgeoise où il était le seul non blanc. La violence, elle est partout.
@Absinthe@Gala@scudery
Ce n'est pas le vécu ici, je fais un constat sur une transition et les changement associés qui ont été constatés. D'ailleurs la directrice de là où les enfants sont maintenant nous avait prévenus.
L'école de l'année dernière n'était pas dénuée de rapports de force, mais on est passé sur un autre registre ici.
@Gala@scudery@Absinthe
Après vous parlez à une victime de harcèlements et violences scolaires en environnement scolaire bourgeois, qui ont duré des années.
Si vous croyez m'apprendre que la violence est partout, fermez votre gueule tout de suite.
@scudery Je suis d’accord avec toi.
En primaire, mes camarades se sont souvent plaints de ma brutalité (pas dans le genre bully, mais dans le genre “manque de délicatesse et d’attention aux autres”) et j’ai dû apprendre à mesurer mes gestes, mais j’étais aussi la copine que les filles venaient chercher pour les défendre quand les garçons les emmerdaient. J’avais même pas besoin de me battre, juste à faire une démonstration de high kick (mon unique move). Il faut dire aussi que je faisais une tête de plus que tout le monde.
Ça m’a pas empêché d’être low key harcelé au collège, cela dit. Mais quand j’y repense (1/2)
@scudery comme souvent tu as raison. Ma petite sœur s'est longtemps attiré des emmerdes a cause de ça. Une fois elle collé un pain a un mec a une soirée (il y a longtemps). Le gars a pete un plomb, tellement surpris qu'elle ait osé (il l'avait bien mérité).
@scudery Bof. Je ne suis en général pas trop du genre à me laisser marcher sur les pieds, mais j'avoue qu'il y a d'autres aspects de mon éducation que j'aurais bien revus...
Par contre, j'avoue que je me suis fait bien harcelée à (plusieurs époques) et je n'étais pas du tout prête pour ça. C'était un gouffre assez sombre et profond... Mais je pense qu'ils ont vraiment réussi leur éducation sur le côté "tu peux faire ce que tu veux, si tu t'en donnes les moyens", ce qui est déjà pas si mal
@scudery tu sais on ne parlait pas beaucoup de harcèlement quand j'étais au collège...
Et plus récemment, le revers de la médaille de se dire qu'on peut tout faire, c'est que si on ne fait pas bien, pas assez ou que sais-je c'est de notre faute... Et l'institution à mal gérée (de toute façon).
@scudery on a élevé nos filles comme ça aussi. On t’emmerdes baston, n’attends pas que « l’institution » te viennes en aide elle en a rien à carrer. Deux fois il y’a eu des problèmes de harcèlement deux fois ça a commencé par « C’est pourtant un enfant adorable mais… ». Ben mais il va saigner du nez et peut-être que comme ça il ne viendra plus les emmerder. Si par malheur elles se font poser elles n’auront pas agit en victimes, et c’est vachement mieux pour le moral et l’estime de soi
@scudery conseil le plus efficace donné à la jeune personne : "il faut que t'emmerder soit perçu comme dangereux." Depuis que c'est appliqué, plus personne ne l'emmerde...
@scudery dans le meilleur scénario ça devient "être ton ami/e est méga cool parce que tu es méga cool mais faut pas t'emmerder". Mais si c'est juste "on touche pas ça mord" c'est déjà bien, au moins on a la paix. Et ça sert à l'âge adulte aussi...
@scudery Ça me fait penser que ma mère m'a dit que l'art martial s'était considéré comme une arme et donc si quelqu’un t'agresse faut faire gaffe à ne pas trop le blesser car il peut porter plainte et t'es dans la merde...
Ouais c'est terrible, mais en effet quand j'avais demandé à ce qu'on me change de collège car j'étais harcelée, le rectorat a dit que ce n'était pas "une raison suffisante"... Ça a pris deux ans et demi pour que ça se calme. Et j'en ai eu des profs qui disaient que j'exagérais, voir me prenaient pour une débile.
Je connais un ami qui lui a cassé la gueule à quelqu'un qui avait fait déborder le vase et on lui a fichu la paix.
@scudery Et je suis tout à fait d'accord avec ton fil, les puissants n'ont aucun intérêt à ce que les victimes se servent de la violence physique donc ils font tout pour qu'on ne l'utilise pas.
@Mikie1600
La réplique fait irruption dans le cours normal des choses.
C'est pour ça.
T'aurais due être changée de collège plus rapidement ou mieux, les harceleurs auraient dû être changés de collège.
@scudery Ouais mais à la place le rectorat a mis des mois à répondre, tout ça pour dire que ce n'était "pas une raison suffisante", que je n'avais qu'à subir... Alors que j'ai eu des pensées suicidaires.
Je ne sais pas pourquoi on minimise autant le harcèlement et la violence des enfants. Les adultes qui prennent tous les gosses pour des anges, ce que ça m'énerve...
Tout en accablant de reproches ceux qui osent se plaindre.
Blâmer la victime j'ai bien connu ça en y réfléchissant. Des tas d'excuses pour les agresseurs, tandis que moi je faisais juste chier. J'ai carrément fait souffler une prof une fois, je crois.
@scudery Après j'ai eu des profs cools, mais en fait je me plaignais souvent aux "mauvais" car c'étaient dans leur cours que je subissais le plus, et bah forcément c'était pour une raison... Ils préféraient regarder ailleurs.
Je me confiais énormément à l'infirmière et me réfugiais à l’infirmerie. Tout ça pour que dans une réunion elle dise à ma mère que j'aurais + ma place dans une école ULYS...
Au final j'ai fini par me confier aux gens qui me faisaient peur: la CPE et la proviseure, et ce sont elles qui ont convoqué les harceleurs et les ont menacé de sanctions. Ça a tout de suite fait effet.
Ça m'a appris que les apparences sont trompeuses. X)
@scudery Ouais, bon la CPE m'a quand même demandé de façon très dure si j'étais sûre, qu'il ne fallait pas que j'exagère, qu'une accusation comme ça c'était grave, donc ça me faisait douter et bon elle n'était quand même pas hyper sympa. ^^'
Mais maintenant je vois pourquoi elle insistait autant, elle a dû complètement envoyer la sauce sur les principaux harceleurs. X)
@scudery un de mes motto c'est : je suis pacifiste parce que la paix est mon objectif politique, mais je ne suis pas non violent, la non violence est un privilège de classe.
@Looping@scudery ça me rappelle cette citation de Madeleine Pelletier, féministe du début du 20è siècle :
Il est certain que casser un carreau n’est pas un argument ; mais si l’opinion, sourde aux arguments, n’est sensible qu’aux carreaux cassés, que faire ? Les casser, évidemment.
J'ai mis un certain temps à, disons, habiter mon corps, la réponse physique c'était inimaginable quand j'étais gamine. Ça désespérait un peu ma mère qui avait pris des cours d'arts martiaux orienté auto-défense féministe et pouvait flanquer un mec par terre en cas de nécessité. Elle a reconnu plus tard qu'elle s'en serait certainement plus inquiétée si j'avais été un garçon.
@ScriptFanix@Looping@orange_lux
Mais même si l'agresseur se fait juste rappeler à l'ordre, ça fait R.
Les agresseurs ils n'arrêtent que lorsqu'ils ont peur.
@orange_lux@ScriptFanix@Looping
Oui et de la honte aussi.
Une fois y a un mini raston il a dit à ma fille : "toi avec ton nom on sait même pas d'où tu viens", ma fille elle a répondu "bah toi ta mère non plus elle sait pas d'où tu viens, mais elle te nourrit quand même nan ?"
Le gars il est allé chialer chez la CPE qui était pliée de rire
@ScriptFanix@Looping@scudery la seule fois où ça a tourné en ma faveur, c'est quand d'autres sont venus se plaindre à une prof que je les avais frappés (ça date d'avant l'époque où je rendais les coups).
J'avais prévu de me défendre contre une fausse accusation, mais la prof, qui m'aimait bien, leur a répondu en me souriant "Si lui vous a frappés, c'est que vous l'avez bien cherché".
J'ai été élevée dans une famille "catho de gauche", avec des valeurs à la con de "tendre l'autre joue", mais aussi de "laisse faire, ils vont se lasser". J'ai été bully pendant toute ma scolarité, jusqu'au jour où j'ai décidé de rendre les coups (fin de collège). À partir de là on m'a laissée tranquille.
Pour mes garçons, je leur ai toujours dit "si jamais on t'emmerde, ne sois jamais celui qui donne le premier coup. Mais si jamais on te frappe, tu rends le coup, une fois, assez fort pour leur enlever l'envie de recommencer". Ils ont une enfance beaucoup plus apaisée que celle que j'ai eue sur ce point.
Les bullies ne se lassent pas de quelqu'un qui encaisse en silence. Les adultes ne vont rien gérer, tant que ça ne déborde pas trop. Et quand ça déborde trop, ils disent "on savait pas". Il faut apprendre à nos enfants qu'ils peuvent rendre les coups, et qu'on les soutiendra vis-à-vis de l'institution scolaire.
@orange_lux@Looping
Je suis tout à fait d'accord.
La stratégie de faire le dos rond ça marche padutou.
Donc l'objectif c'est pas de faire de nos gosses des bullys mais de leur apprendre à répliquer.
@orange_lux@Looping@scudery chez moi c'était "il faut rire quand on se moque de toi", montrer que ça me passe au dessus. Bien sûr … j'aurais dû gueuler, gueuler, gueuler (bien trop petite pour taper qui que ce soit)
@scudery même conclusion ici.
J'ai eu une fille 3 ans après un garçon. Quand ils jouaient, petits (moins de 2 ans, elle ne parlait pas et autour de 5ans pour lui) il n'écoutait pas quand elle disait d'arrêter, et de frustration, elle finissait par le mordre (des belles morsures qui laissaient des bleus) et je me retrouvais paumé à ne pas savoir qui consoler et qui engueuler...
Jusqu'au jour où j'ai établi la règle suivante : après 2 non/stop, on a le droit de mordre.
@scudery J'ai établi cette règle en désespoir de cause, mais avec du recul, je pense que c'est la meilleure décision que j'ai pu prendre en tant que parent. Pour ma fille, j'ai validé son droit à l'auto défense, mais aussi pour mon fils, pour qu'il sache que ne pas tenir compte de la parole de l'autre, c'est une vraie prise de risque.
@MamzelleAgnes
Eh bah je trouve que c'est un super move éducatif
Ça apprend les conséquences !
(go inscrire dans le code pénal le droit de mordre les gens)
@scudery je suis assez mal à l'aise avec le contenu de ce fil en fait. Je me suis fait pas mal emmerder, au collège surtout, et quand j'ai osé répliquer j'ai pris des pains dans la gueule. Ce que me renvoie ce que je lis c'est : "c'est ta faute, t'étais pas assez fort, pas assez brutal", ce qui est exactement ce que me reprochaient mes harceleurs.
@HydrePrever@scudery avec une certaine catégorie d’humains si tu ne te conformes pas exactement à leurs normes de groupe tu as forcément tort. Personnellement après m’avoir harcelé et agressé pour diverses raisons (fils de prof , bonnes notes , lunettes , manteau Lacoste) m’avoir traité de pédé parce que je laissais faire , m’avoir craché dessus , j’ai répliqué violemment et ils se sont plaints de ma violence et de leurs blessures. Toujours perdant .
@Fklv2@HydrePrever
C'est peut-être pas pareil quand tu es un garçon.
Je sais que quand t'es une fille, l'irruption rapide de ta violence est tellement improbable qu'en général après on te fout la paix.
Ça veut pas dire que c'est de ta faute quand tu te fais agresser.
C'est toujours la faute de l'agresseur.
Mais j'eduque ma fille pour qu'elle se fasse pas emmerder.
Ça a dû être pas facile tous les deux là.
@scudery Jsuis pas très d'accord en fait.
J'ai appris à me défendre (et à taper là où ça tue), et je ne l'ai jamais utilisé. Pourtant je me suis pris quelques pains.
Bon alors les grands qui essayaient de me faire tomber et qui … tombaient, ça m'a permis qu'on me fiche un peu la paix.
Mais le mec qui se sentait personnellement insulté parce que —je suppose— je ne suis pas musulman, et qui m'a mis des pains gratuits, j'ai pas réagi. Et tant mieux : j'aurais dû le tuer ?
@scudery Je n'ai jamais répliqué aux coups, en fait.
Aujourd'hui j'explique aux mômes comment être efficaces avec un stylo et un papier. Oui, c'est une violence de dominant, mais une violence que tu maîtrises toi aussi.
En cas de problème à l'école, faut écrire. Si ça marche pas, à la hiérarchie, ou à la hiérarchie de la hiérarchie, ou à la presse, ça fera beaucoup plus mal qu'une baffe.
@krazykitty bon alors là je pense qu'on passe dans la zone où tu peux commencer à te servir du jiu jitsu.
Le prof nous expliquait qu'il nous enseignait à courir si c'est possible, et sinon taper pour étourdir avec risque de tuer -donc réalité ou imagination, on n'imaginait ne savoir faire que ça : étourdir très dangereusement.
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